Samedi 20 avril 2002, 11h57.
Rue Kléber, Marseille.
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Un garçon et une fille descendent la rue, lui grand et maigre
dans sa grosse doudoune noire, cheveux courts et casquette noire. Elle,
survêtement bleu ciel et baskets blanches, les cheveux châtains
clairs attachés en vrac par une peignette rouge.
La fille s'adressant au garçon lui dit:
-"Tu vas voter, toi?"
-"Non, je m'en fous! Chirac ou Jospin, c'est pareil!" répond-il.
-"Hé. Qu'est-ce que tu dis? Tu le sais toi, que dans les quartiers
Nord, c'est Le Pen qui est devant, et de toute façon, il n'y a
pas qu'eux! Moi, je vote pour celui qui travaille à la poste. Tu
vois qui c'est?Il est jeune, franco, il est bien!"
-"hée...je m'en fous! Qu'est-ce- qu'ils ont fait pour nous
eux? Hein? Ils veulent que les sous et le pouvoir!"
-"Ah, ouais. C'est normal, si tout le monde pense comme çà,
on avancera jamais."
-"De quoi? de quoi?"
-"Tu es français?"
-"Bien sûr, et plus que certains racistes."
-"Et bien! Votes! Dis-toi que si tous les jeunes des quartiers allaient
voter au lieu de se plaindre toujours, on aurait le changement!"
Ils arrivent tout en bas de la rue, s'arrêtent devant le passage
piéton.
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