Vendredi 1er février
2002, 11 heures.
Hopital St Joseph, Service de chirurgie. Marseille. |
Le couloir ne désemplit pas. Des gens habillés en rose,
en blanc, en vert, en jaune, des balais, des chiffons, des chariots, des
lits à roulettes. Tous parlent fort et les roues grincent.
Un homme traverse tout cela: chevelure blanche épaisse, robe de
chambre en pilou rouge foncé. Il avance lentement avec un déambulateur.
Une vieille femme édentée est amenée sur un brancard.
Un homme grand passe rapidement vêtu seulement d'un tee-shirt et
d'un caleçon. Il a de longues jambes poilues et des pantoufles.
Arrivent deux par deux, des ouvriers transportant d'immenses panneaux.
Ils se dirigent vers le fond du couloir où il est écrit;
"INTERDIT AU PUBLIC".
Des ambulanciers avec le nom de leur compagnie écrit sur leur blouson:
"LES AMBULANCES DU PARC" cherchent un numéro de chambre.
Des voix s'élèvent:
-"Vous devez me signer ce papier."
-"Non, vous devez d'abord passer par l'accueil."
Les portes laissent voir l'intimité des malades:
-une vieille femme, cheveux ébouriffés, assise sur son lit,
-deux corps allongés, avec des tuyaux,
-une tête enfouie dans un oreiller blanc,
-une jambe en suspension,
-une femme en noir posée sur une chaise, le regard fixe.
-"Ne t'en fais pas mémé, je reviens te voir demain."dit
un adolescent en sortant d'une chambre.
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