Les textes ....

 

Vendredi 11 août 2000, aux alentours de 16h30
Jardins du Pharo

31 juillet 2000, 10h
ANPE Marseille

      Vendredi 11 août 2000, aux alentours de 16h30.
Jardins du Pharo, Marseille.
Tout en haut du jardin du Pharo, sous les fenêtres du palais du même nom, toutes les places assises à l’ombre sont occupées. Suivant les façades donnant sur le Vieux port et la mer, une rangée continue de bancs en béton offre la vue et le repos à une centaine de petits vieux assis les uns à côté des autres. Certains somnolent, d’autres ont le regard perdu dans le vide, d’autres encore discutent des programmes de télévision, Thalassa, Stéphane Bern, Qui veut des millions, Alain Sabate des Nuls, il est drôle celui-là.

Tourné vers la pelouse qui descend doucement vers le Vieux port, un homme, le visage plissé de rides, portant lunettes à montures épaisses et casquettes à carreaux, nourrit les moineaux en s’efforçant de ne rien laisser aux pigeons. Il les encourage et se réjouit quand ses croûtes de pain parviennent à leur destinataire " Petit, viens par ici ! Allez, voyou, va-t-en !!". Il utilise le même terme pour éloigner en marmonnant un humain importun qui lui dit bonne sieste et rendez-vous ici demain à la même heure. Le vieil homme se remet à sa distribution de nourriture, alternant avec la scrutation de l’horizon, à travers une paire de lourdes jumelles.

"Tiens ! Voilà Danielle Casanova !" Ses vieux voisins tournent leur regard vers les îles du Frioul, devant lesquelles se détache la silhouette d’un gros bateau. L’homme suit sa trajectoire avec attention, sans cesser de commenter "Ca y est, elle rentre…., elle va faire demi-tour…ah non, d’habitude elle fait demi-tour…tiens elle s’est garée derrière Napoléon, comme une bagnole !!"Jean-Pphilippe Spector


   

31 juillet 2000, 10h.
ANPE Marseille.
Un vieil homme s'approche du guichet de l'accueil et tend sans dire un mot une feuille de papier imprimée à l'homme qui se trouve derrière. Celui-ci le prend et, après un bref coup d'oeil, lui refourre sous le nez. Le vieil homme reste sans réaction.

L'homme du guichet (toujours le papier tendu) :
- C'est pour quoi? J'sais pas lire, moi non plus j'sais pas lire!


Le vieil homme bafouille quelques mots en posant un doigt sur la feuille toujours tendue.

L'homme du guichet :
- On ne fait plus d'attestation Monsieur, il faut le faire sur Minitel.

Le vieil homme est éberlué.

L'homme du guichet :
- Il faut votre code secret, c'est important! Allez chercher votre carte et revenez.

- Où? demande le vieil homme, dans un souffle.
- Mais chez vous!

Le vieil homme s'éloigne alors lentement vers la sortie, sa feuille à la main. CS

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