Les textes ....

 

2001 (11-12).

2001 (10)

Jeudi 20 septembre 2001,12 h
12 rue d'Italie.

Mardi 18 septembre 2001 15 h33.
Ex-maternité de la Belle de Mai

Jeudi 14 septembre 2001,11heures.
Marché des Capucins.

Mercredi 12 septembre, 11h.
Centre de pedo-psychiatrie, service du professeur Ruffo, rue Paradis.

Lundi 10 septembre, minuit moins le quart.
Rue ferrari.

Dimanche 9 septembre 2001. Midi.
Plage de Corbières.


Mardi 4 septembre 2001. 18 heures.
Bus 41, rue de Rome

Septembre 2001.
Marseille Bus n°81, Ligne Hôpital Nord - Centre Bourse.

2001 (08)..

2001 (06).

2001 (05).

2001 (04).

2001 (03).

2001 (01-02).

2000...

     

Jeudi 20 septembre 2001, 12 h.
12 rue d'Italie.

Une voiture New Beetle noire très brillante roule, son chauffeur pendu au téléphone ; une moto noire la suit de près... Dans la brillance du pare-choc noir s'engouffrent les autos, les piétons, les maisons, le goudron, le ciel, les nuages, à l'exception de la moto noire qui finit par la dépasser et disparaître…

Jean-Marie Mondini

Mardi 18 septembre 2001 15 h33.
Ex-maternité de la Belle de Mai.

Dans une petite pièce, moquette bleue foncée, murs blancs, éclairée avec des tubes fluorescents, un très grand chien n'arrête pas de déambuler. Un jeune homme assis lui dit " Couche-toi là ", le chien se couche vingt secondes puis reprend sa marche en tirant sa grosse langue rosée. " Est-ce qu'il y a des toilettes? " - en empoignant le chien par son cou- demande le jeune homme aux trois autres personnes qui sont là. " Oui, la porte juste derrière vous, c'est pour lui ? Il veut faire pipi ? " dit une des personnes, et tout le monde se met à rire. Il se lève, ouvre la porte, le chien le suit, il allume la lumière et dit " Allez viens ". Le chien saute, pose ses deux pattes avant sur le lavabo et boit au robinet, il est presque aussi grand que son maître. Une des personnes dit " Qu'est-ce que c'est comme race de chien ? ". Le jeune homme dit " C'est un Léonberg, un croisement de terre-neuve et de saint-bernard, et il est pas encore à son âge adulte ". " Comment s'appelle-t-il ? " demande quelqu'un. " Alexandre " dit le jeune homme et ils sortent tout les deux.

Jean-Marie Mondini
Jeudi 14 septembre 2001,11heures.
Marché des Capucins.
La pluie s'arrête.
L'odeur des quelques feuilles trempées à terre, se mêle à celle des fruits et des légumes sur les bancs du marché:pommes, raisins, pêches et tomates.
Plus bas, à gauche, la sardine et le maquereau l'emportent sur les truites d'élevage, les encornets et les filets de poissons blancs.
En tournant, à gauche, rue longue des Capucins les pizzas fumantes réchauffent l'air humide. A coté, le parfum des bouquets de menthe, de basilic et de coriandre domine celui du persil.
Devant la boucherie, en face, une crotte de chien brouille les pistes.
Plus loin, les épices de toutes sortes, la morue séchée, les fromages et les stocksfishs se mêlent à la transpiration des gens qui s'agglutinent en ce matin de fin d'été: acheteurs, vendeurs de cigarettes américaines, petits enfants, vieux mendiants.
Christiane Milon


Mercredi 12 septembre, 11h.
Centre de pedo-psychiatrie, service du professeur Ruffo, rue Paradis.

Dans le salle d'attente, rentre une jeune femme tenant par la main un petit garçon.

- Assieds toi et ne bouge pas ! lui dit-elle, en parlant bas mais fermement.

Le petit garçon, âgé d'environ quatre ans, va s'asseoir docilement sur une chaise et regarde autour de lui, sa petite bouche ouverte au milieu de son visage au traits fins et à la peau blanche presque transparente. La salle n'est pas vaste. En face de lui : deux femmes assises, une petite table basse sur laquelle sont empilés quelques livres pour enfant et posé un pot rempli de crayon de couleur, encadrée par trois chaises basses elles aussi.
Les jambes du petit garçon pendant au dessus du sol, commencent à se balancer doucement.

- Arrête! dit la femme dans un souffle.

Les jambes s'immobilisent immédiatement.
Un moment se passe, les deux autres femmes feuillettent des revues. Silence.
Une jeune femme ouvre une porte traverse la salle d'attente ouvre une autre porte et la referme derrière elle.
Le petit garçon gigote un peu sur sa chaise, passe d'une fesse sur l'autre et articule :

- Est-ce qu'elle va bientôt venir l'orthophoniste, maman ?
- Tu verras bien, tais toi ! lui crie sa mère toujours sans élever la voix.

Le petit garçon se tient coi et ne bouge plus que ses mains potelées sur le rebord de sa grande chaise, puis, au bout d'un moment, en tend une vers sa mère, qui le repousse fermement.
Un moment se passe encore au cours duquel presque rien ne bouge plus du petit garçon.
Enfin, il tend son visage et avance ses lèvres vers sa mère, les mains accrochées au rebord de sa chaise et les jambes immobiles, en murmurant :
- Un bisou !
- Non, je t'ai dit, ça suffit, tiens toi tranquille ! chuchote en hurlant sa mère.

Dix minutes s'écouleront sans que le petit garçon ne se manifeste plus jusqu'à l'arrivée d'une dame qui viendra lui parler gentiment et l'inviter à la suivre. CS

Lundi 10 septembre, minuit moins le quart.
Rue ferrari.

- Au Chili comme ailleurs, trucidons les travailleurs.
La voix s'élance dans la nuit, chante au rythme d'un pas soutenu, à la manière d'un chant révolutionnaire.
- Au Chili comme ailleurs, trucidons les travailleurs.
Sabine Jossifor

Dimanche 9 septembre 2001. Midi.
Plage de Corbières.

Une étendue beige dorée en forme de lune : la plage.
Une grande masse bleue avec des plaques frémissantes argentées : la mer.
Coupée par une ligne grise de gros rochers : la digue.
Derrière, une tache allongée noire et rouge : le "Linea Massina",
porte-containers en rade, au large de Marseille.
Au loin : la Vierge de la Garde.
Le vent violent envoie des rafales de sable sur le corps des baigneurs.
Christiane Milon


Mardi 4 septembre 2001. 18 heures.
Bus 41, rue de Rome.

Il est assis dans le bus quand son regard accroche une passagère:
- Je vous reconnais, vous êtes des Cinq Avenues .
Elle répond à peine.
- C'est vrai.
Il continue :
- Moi, depuis 20 ans j'habite rue Consolat.
Elle enchaîne:
-Et moi, boulevard de la Libération, je vous vois devant le casino.
- J'y vais plus, y'a trop de monde. Maintenant, je fais la manche à Castellane, près du poste de police. Ils sont gentils. Ils me donnent même à manger.
Le bus avance et passe devant le magasin de chaussures "PARIS MODE. Il continue à lui parler et elle à lui répondre .
- Y'a toujours du monde dans ce magasin. Ce qu'ils doivent gagner ! C'est vrai que demain, c'est la rentrée!
- Non, c'est pas demain, c'est jeudi. Demain, c'est mercredi!
- Ah oui! demain c'est la rentrée du RMI. Vous le touchez, vous?
- Non, moi je travaille.
- Et vous faites quoi?
- Je suis enseignante!
- Enseignante ? ça veut dire quoi ?
- ça veut dire apprendre aux autres : institutrice, professeur...
Le bus avance puis, s'arrête devant chez Toinou, le restaurant.
- Et lui, ce qu'ils doit palper comme ronds, avant il avait juste les coquillages, là derrière.
- Il doit aussi beaucoup travailler.
- Et le tiercé? Vous l'avez fait le tiercé?
- Non, pas aujourd'hui. Mais ça m'arrive!
- Je l'ai gagné dans le désordre.
- Vous en avez de la chance!
D'un coup la circulation s'emballe et le bus monte la Canebière à toute vitesse, plus de feux rouges pour l'arrêter.
- Je descends ! Au revoir !
Et elle le laisse dans le bus.
Chrsitiane Milon


Septembre 2001.
Marseille Bus n°81, Ligne Hôpital Nord - Centre Bourse.

Les immeubles défilent et se découpent en contre-jour sur le ciel rose-orangé. Deux fenêtres ouvertes laissent entrer violemment de l'air. Les cheveux noirs et bouclés d'une jeune fille s'agitent à la diable dans son cou et sur ses joues. Elle se tient droite, les pieds légèrement écartés, appuyée à la barre; elle a les mains dans les poches.
Une femme assise dos au chauffeur, la tête basculée contre la vitre, a le regard aspiré par le lointain. Un néon clignote au plafond sans s'allumer. Le bus roule à vive allure sur l'autoroute. Le son sourd du moteur se mêle au bruit de l'air qui rentre avec résistance ainsi qu'aux vrombissements saccadés du trafic extérieur.
Deux jeunes filles discutent à l'arrière du bus. Un jeune homme assis se tient d'une main à la barre qui vibre et de l'autre redresse des sacs de victuailles. Il jette un coup d'œil au jeune homme assis à son côté : "Aah... c'est ça les mamans!...
Marie-Ange Singla

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