Les
textes ....
|
|
||
Jeudi
20 septembre 2001,12 h Mardi
18 septembre 2001 15 h33. Jeudi
14 septembre 2001,11heures. Mercredi
12 septembre, 11h. Lundi
10 septembre, minuit moins le quart. Dimanche
9 septembre 2001. Midi. Septembre
2001. |
Jeudi
20 septembre 2001, 12 h. |
||
Mardi
18 septembre 2001 15 h33. Ex-maternité de la Belle de Mai. Dans une petite pièce, moquette bleue foncée, murs blancs, éclairée avec des tubes fluorescents, un très grand chien n'arrête pas de déambuler. Un jeune homme assis lui dit " Couche-toi là ", le chien se couche vingt secondes puis reprend sa marche en tirant sa grosse langue rosée. " Est-ce qu'il y a des toilettes? " - en empoignant le chien par son cou- demande le jeune homme aux trois autres personnes qui sont là. " Oui, la porte juste derrière vous, c'est pour lui ? Il veut faire pipi ? " dit une des personnes, et tout le monde se met à rire. Il se lève, ouvre la porte, le chien le suit, il allume la lumière et dit " Allez viens ". Le chien saute, pose ses deux pattes avant sur le lavabo et boit au robinet, il est presque aussi grand que son maître. Une des personnes dit " Qu'est-ce que c'est comme race de chien ? ". Le jeune homme dit " C'est un Léonberg, un croisement de terre-neuve et de saint-bernard, et il est pas encore à son âge adulte ". " Comment s'appelle-t-il ? " demande quelqu'un. " Alexandre " dit le jeune homme et ils sortent tout les deux. Jean-Marie Mondini |
|||
Jeudi
14 septembre 2001,11heures. Marché des Capucins. La pluie s'arrête. L'odeur des quelques feuilles trempées à terre, se mêle à celle des fruits et des légumes sur les bancs du marché:pommes, raisins, pêches et tomates. Plus bas, à gauche, la sardine et le maquereau l'emportent sur les truites d'élevage, les encornets et les filets de poissons blancs. En tournant, à gauche, rue longue des Capucins les pizzas fumantes réchauffent l'air humide. A coté, le parfum des bouquets de menthe, de basilic et de coriandre domine celui du persil. Devant la boucherie, en face, une crotte de chien brouille les pistes. Plus loin, les épices de toutes sortes, la morue séchée, les fromages et les stocksfishs se mêlent à la transpiration des gens qui s'agglutinent en ce matin de fin d'été: acheteurs, vendeurs de cigarettes américaines, petits enfants, vieux mendiants. Christiane Milon |
|||
Mercredi
12 septembre, 11h. Centre de pedo-psychiatrie, service du professeur Ruffo, rue Paradis. Dans le salle d'attente, rentre une jeune femme tenant par la main un petit garçon. - Assieds toi et ne bouge pas ! lui dit-elle, en parlant bas mais fermement. Le petit garçon, âgé
d'environ quatre ans, va s'asseoir docilement sur une chaise et regarde
autour de lui, sa petite bouche ouverte au milieu de son visage au traits
fins et à la peau blanche presque transparente. La salle n'est
pas vaste. En face de lui : deux femmes assises, une petite table basse
sur laquelle sont empilés quelques livres pour enfant et posé
un pot rempli de crayon de couleur, encadrée par trois chaises
basses elles aussi. - Arrête! dit la femme dans un souffle. Les jambes s'immobilisent immédiatement. - Est-ce qu'elle va bientôt venir
l'orthophoniste, maman ? Le petit garçon se tient coi et
ne bouge plus que ses mains potelées sur le rebord de sa grande
chaise, puis, au bout d'un moment, en tend une vers sa mère,
qui le repousse fermement. Dix minutes s'écouleront sans que le petit garçon ne se manifeste plus jusqu'à l'arrivée d'une dame qui viendra lui parler gentiment et l'inviter à la suivre. CS |
|||
Lundi
10 septembre, minuit moins le quart. Rue ferrari. - Au Chili comme ailleurs, trucidons les travailleurs. La voix s'élance dans la nuit, chante au rythme d'un pas soutenu, à la manière d'un chant révolutionnaire. - Au Chili comme ailleurs, trucidons les travailleurs. Sabine Jossifor |
|||
Dimanche
9 septembre 2001. Midi. |
|||
Mardi
4 septembre 2001. 18 heures. Bus 41, rue de Rome. Il est assis dans le bus quand son regard accroche une passagère: - Je vous reconnais, vous êtes des Cinq Avenues . Elle répond à peine. - C'est vrai. Il continue : - Moi, depuis 20 ans j'habite rue Consolat. Elle enchaîne: -Et moi, boulevard de la Libération, je vous vois devant le casino. - J'y vais plus, y'a trop de monde. Maintenant, je fais la manche à Castellane, près du poste de police. Ils sont gentils. Ils me donnent même à manger. Le bus avance et passe devant le magasin de chaussures "PARIS MODE. Il continue à lui parler et elle à lui répondre . - Y'a toujours du monde dans ce magasin. Ce qu'ils doivent gagner ! C'est vrai que demain, c'est la rentrée! - Non, c'est pas demain, c'est jeudi. Demain, c'est mercredi! - Ah oui! demain c'est la rentrée du RMI. Vous le touchez, vous? - Non, moi je travaille. - Et vous faites quoi? - Je suis enseignante! - Enseignante ? ça veut dire quoi ? - ça veut dire apprendre aux autres : institutrice, professeur... Le bus avance puis, s'arrête devant chez Toinou, le restaurant. - Et lui, ce qu'ils doit palper comme ronds, avant il avait juste les coquillages, là derrière. - Il doit aussi beaucoup travailler. - Et le tiercé? Vous l'avez fait le tiercé? - Non, pas aujourd'hui. Mais ça m'arrive! - Je l'ai gagné dans le désordre. - Vous en avez de la chance! D'un coup la circulation s'emballe et le bus monte la Canebière à toute vitesse, plus de feux rouges pour l'arrêter. - Je descends ! Au revoir ! Et elle le laisse dans le bus. Chrsitiane Milon |
|||
Septembre
2001. |
|||