Les textes ....

 


Mercredi 12 décembre 2001, 11h30.
Casino " 5 avenues "

Mercredi 12 décembre 2001, 16h.
Foire aux santons. La Canebière.

Dimanche 9 décembre 2001.13 heures.
Calanque de Sormiou.

Jeudi 6 décembre 2001.
La Canebière.

Lundi 3 décembre. 11heures trente.
3 boulevard Garibaldi.

Mercredi 28 novembre 2001.
Institut Paoli Calmette, Marseille 9ème.

Mardi 20 novembre 2001, 12h30
Grand Rue, Bar de La Cigale.

Samedi 17 novembre 2001.
Esplanade du Palais des Sports, 19 heures 45.

Vendredi 9 novembre 2001, 18h30.
Bus n°35, direction " La Joliette ".

2001 (10).

2001 (09).

2001 (08).

2001 (06).

2001 (05).

2001 (04).

2001 (03).

2001 (01-02).

2000...

     

Mercredi 12 décembre 2001, 11h30.
Casino " 5 avenues ".

- Mademoiselle, pourriez vous regarder si c'est bien le " Sir Edward's " qui est à 67 francs 90 ? Je ne vois pas bien. Je sais qu'il est bon et il est pas cher.
C'est une dame bien mise aux cheveux blanc qui a parlé.
La demoiselle s'accroupit et lit l'étiquette.
- Oui c'est bien ça. Alors il est vraiment bon ?
- Oui, dit la dame en sortant une bouteille de l'étalage, mon mari et moi on en boit une par semaine. C'est un moment de détente, on prend un verre chaque jour. Alors vous savez c'est pas la peine de mettre plus cher. Pour moi et mon mari c'est le meilleur. Il faut bien avoir des défauts…
- Des plaisirs… rectifie la demoiselle.
- Oui vous avez raison, répond la dame en souriant, avant on était tous les deux, maintenant qu'il est plus là, et bien je mets des amuse-gueules, je m'assoie tranquillement… je continue toute seule.

CS

Mercredi 12 décembre 2001, 16heures.
Foire aux santons. La Canebière.

Devant des baraques peintes en vert et décorées de guirlandes multicolores, une foule bariolée se bouscule bruyamment. Les enfants sont au premier rang des étalages de santons et de crèches de toutes tailles.
- On n'a pas le chameau!"crie une petite fille emmitouflée dans un cache-nez rouge.
- C'est pas obligé, le chameau! lui répond la grande fille blonde qui l'accompagne.
- Regarde, y zont même fait Fernandel en curé! déclare les yeux ébahis une dame violine à sa copine qui lui répond dégoûtée:
- Pourquoi pas Brigitte Bardot!
Un grand monsieur maigre et chauve écarte les guirlandes dorées qui lui balaient les yeux. Il commande en les montrant du doigt:
- Trois Rois Mages, un âne, un petit Jésus et de la neige!.. bien emballés !

- Moi, je viendrai plus, je les ai tous! s'exclame une grosse dame en vert à une jeune fille qui tousse.
- Moi, je veux des pétasses de feu, lui répond-t-elle.
- Kézako?
- Des tiges qui font des étincelles quand on les allume.
Armand Digénis

Dimanche 9 décembre 2001.13 heures.
Calanque de Sormiou.
Une jeune femme en culotte de bain, s'approche prudemment de l'eau, elle tâte d'un pied, puis de l'autre...et s'élance...un grand bruit, quelques battements...et la voilà loin.
Trois petits garçons posent alors leurs épées de plastique, enlèvent leurs sweats et à leur tour se mettent à patauger.
- Tu y vas, toi? demande un homme à sa compagne.
- J'ai pas mon maillot!
- Quelle importance?
Et le voilà lui aussi, qui en quelques secondes, gesticule dans la mer.
Christiane Milon

Jeudi 6 décembre 2001.
La Canebière.
Le regroupement s'ébranle à partir du Monument aux Morts.
Les manifestants sont mélangés :hommes, femmes, de couleurs différentes;leurs slogans inscrits sur les banderoles sont eux aussi mélangés:

REGULARISATION POUR TOUS LES SANS PAPIERS.

CHOMEURS DE GARDANNE.

NOEL: IL FAUDRA LEUR ARRACHER LA PRIME.

Ils ne sourient pas, leurs vêtements sont de couleurs sombres. La seule couleur vive est apportée par le rouge des autos collants de la C.G.T.
Un petit "char"transporte quelques filles qui invitent à chanter sur une musique Ragga Marseillaise, mais personne ne danse.
Les ampoules de Noël qui décorent la rue sont éteintes: il est 10 heures et demi.

Stephane Rigo

Lundi 3 décembre. 11heures trente.
3 boulevard Garibaldi.
Sur la façade de l'immeuble, un emplacement pour des plaques professionnelles:
en haut sur un premier espace: le nom et le numéro de téléphone d'un dentiste inscrits sur un plaque dorée;
sur le deuxième, au dessous, écrit au gros feutre:

DOCTEUR CRAPAUD
Médecin des Batraciens.
tél:06 24 23 23 23

Christiane Milon

Mercredi 28 novembre 2001.
Institut Paoli Calmette, Marseille 9ème.

Il est 10 heures 45, au 5ème étage en service hématologie3, chambre 501, une jeune femme est assise, sur son lit relevé. Elle a de longs cheveux épais blonds des grands yeux bleus, elle sourit.
La chambre fait environ vingt mètres carrés, sur les murs bleus pâles une photo très colorée de Bombay, et trois tirages en noir et blanc d'elle, avec le même sourire, tenant dans ses bras un bébé. A leurs côtés un homme, son air est plus sévère, sur les trois photos, son regard fixe l'objectif, et ses bras entourent cette jeune femme et l'enfant.
L'espace de la chambre est presque entièrement occupé par une tente en plastique au centre de laquelle il y a le lit de la jeune femme. Les frontières de plastique et le mur, définissent un couloir de moins d'un mètre, qui va de la porte à la fenêtre. La jeune femme rit en expliquant qu'elle n'est pas sure de savoir comment elle s'organisera quand son enfant aura l'âge de pratiquer des activités périscolaires et qu'elle devra trouver du temps pour l'y accompagner. La jeune femme rit en expliquant qu'elle n'est pas sure de savoir comment elle s'organisera quand son enfant aura l'âge de pratiquer des activités périscolaires et qu'elle devra trouver du temps pour l'y accompagner. Deux fauteuils en plastique épais marron, l'un est assez imposant et peut s'incliner en trois parties, le dossier très haut avec un repose tête, l'assise large, et une retombée rembourrée sous les jambes. L'ossature est en acier chromée. Des rayons de soleil pénètrent dans la chambre, filtrés par le volet électriquement commandé par un boîtier à côté du lit. Ils font briller les chromes du gros fauteuil, ils font des reflets sur les retombées de la tente. et dans les cheveux de la jeune femme.
Dans le couloir exigu entre le mur bleu et le mur transparent, un trépied chromé sur roulette avec un appareillage électronique et des diodes qui clignotent, d'où part un tube en plastique qui serpente jusqu'à la jeune femme. Elle se moque de son mari en racontant comment il s'entraîne dés aujourd'hui à lui prodiguer des soins qui seront des gestes acquis pour le jour où elle sera à ses côtés très vieille et grabataire.
Sous l'espace de la tente, autour du lit, une télévision sur un pied chromé à roulettes, un poste radio k7 laser Disc sur un meuble à roulettes, une étagère en inox qui va d'un bout à l'autre de deux des montants de soutient de la tente en plastique, il ne reste presque pas de surface de carrelage libre autour du lit, peut être juste assez pour se tenir debout, mais pas assez pour se déplacer.
Il est 12 heures 30, dans l'ascenseur qui retourne au Rez de chaussée un jeune homme parle de son grand-père, et dit qu'il ne connaît pas les causes de son décès, qu'il faudra qu'il demande à sa grand-mère.
Il explique que toute son enfance il a été impressionné de côtoyer une personne d'un autre siècle, né en 1898, mort en 1995, à l'âge de 97 ans...
Nathalie Reynaud


Samedi 17 novembre 2001.
Esplanade du Palais des Sports, 19 heures 45.

La foule rassemblée s'agrandit à chaque minute.
Des gens joyeux arrivent par groupes de genres très différents:des très jeunes(8 ou 9 ans)en survêtements de sport bleu marine aux inscriptions d'un club corse :Porto-Vecchio ;des plus âgés avec des bérets rouges : Pays Basque, d'autres avec des bérets noirs, des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux, des"tout de cuir vêtus" avec des catogans, des babas à bicyclette. D'autres ont sur la tête, des casques de gaulois avec des cornes et de la fourrure et ils soufflent dans des trompettes.
Un homme très grand, queue de cheval et crâne dégarni, brandit des petits papiers en criant :"Eh, tronche molle!si tu les veux tes billets, attrape les!"
L'autre à qui il s'adresse rit et saute.
L'ambiance est à la rigolade.
Une femme tout de même s'inquiète:"Ils sont pas encore là!"
"C'est pas l'heure!dit l'homme qui l'accompagne. Attends!"
Deux camionnettes préparent des sandwiches et des kebbabs.
Des vendeurs proposent des écharpes tricolores et des drapeaux français.
Sur le côté des cars stationnent avec des origines diverses inscrites sur des pancartes apposées contre les vitres:Apt ,Dordogne, Salon, Cavaillon, Avignon, Toulon, Sarlat, une multitude de cars!
20heures 15.
La foule se déplace, toujours joyeuse et excitée. Elle se partage en plusieurs files et chacun repère son entrée, son billet à la main. Deux ados disent à deux femmes qui s'avancent:"Allez! madame, vous nous donnez votre billet, on n'en a pas!"
"çà va pas non!"répliquent-elles en riant!
A l'intérieur, le stade se remplit. Sur la pelouse, les joueurs s'échauffent. La fanfare retentit. Les équipes se rangent, face aux tribunes. Les spectateurs se lèvent, fredonnent en chœur, puis s'applaudissent.
Le panneau d'affichage s'allume:
Australie :0
France :0
Un ballon ovale est lancé sur le terrain.
Le temps est doux.
Christiane Milon

Vendredi 9 novembre 2001, 18h30.
Bus n°35, direction " La Joliette ".

- Eh Jeannette, tiens toi hein Jeannette !
Une dame assise en interpelle une autre en train de s'agripper à la rambarde pour monter dans le bus.
- Eh, Rose, qu'est-ce que tu fais là ?
- Qu'est-ce que je fais, eh bé je rentre chez moi, ma foie.
Celle qui vient d'arriver s'assoit de l'autre côté du couloir. Les deux dames conversent.
- Eh alors ?…Blablabla… Blablabla…
- Et René, il pêche ?
- Eh oui, quand il chasse, je déplume et maintenant il pêche, alors j'écaille.

CS

 

Accueil l JIC de Paris l Qui sommes nous?
Le JIC : mode d'emploi l Le JIC : une pratique l Les photos du JIC l Les JIC d'ailleurs
Les films S8 du JIC l Quelles sont les nouvelles? l Le JIC au Brésil : DIC l Le JIC en Italie: DiCo
English version of JIC l Haut de page