Les
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Mercredi
12 décembre 2001, 11h30. Mercredi
12 décembre 2001, 16h. Dimanche
9 décembre 2001.13 heures. Jeudi
6 décembre 2001. Lundi
3 décembre. 11heures trente. Mercredi
28 novembre 2001. Mardi
20 novembre 2001, 12h30 Samedi
17 novembre 2001. Vendredi
9 novembre 2001, 18h30. |
Mercredi
12 décembre 2001, 11h30. CS |
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Mercredi
12 décembre 2001, 16heures. - Moi, je viendrai plus, je les ai tous!
s'exclame une grosse dame en vert à une jeune fille qui tousse. |
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Dimanche
9 décembre 2001.13 heures. Calanque de Sormiou. Une jeune femme en culotte de bain, s'approche prudemment de l'eau, elle tâte d'un pied, puis de l'autre...et s'élance...un grand bruit, quelques battements...et la voilà loin. Trois petits garçons posent alors leurs épées de plastique, enlèvent leurs sweats et à leur tour se mettent à patauger. - Tu y vas, toi? demande un homme à sa compagne. - J'ai pas mon maillot! - Quelle importance? Et le voilà lui aussi, qui en quelques secondes, gesticule dans la mer. Christiane Milon |
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Jeudi
6 décembre 2001. La Canebière. Le regroupement s'ébranle à partir du Monument aux Morts. Les manifestants sont mélangés :hommes, femmes, de couleurs différentes;leurs slogans inscrits sur les banderoles sont eux aussi mélangés: REGULARISATION POUR TOUS LES SANS PAPIERS. CHOMEURS DE GARDANNE. NOEL: IL FAUDRA LEUR ARRACHER LA PRIME. Ils ne sourient pas, leurs vêtements
sont de couleurs sombres. La seule couleur vive est apportée
par le rouge des autos collants de la C.G.T. |
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Lundi
3 décembre. 11heures trente. 3 boulevard Garibaldi. Sur la façade de l'immeuble, un emplacement pour des plaques professionnelles: en haut sur un premier espace: le nom et le numéro de téléphone d'un dentiste inscrits sur un plaque dorée; sur le deuxième, au dessous, écrit au gros feutre: DOCTEUR CRAPAUD |
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Mercredi
28 novembre 2001. Institut Paoli Calmette, Marseille 9ème. Il est 10 heures 45, au 5ème étage en service hématologie3, chambre 501, une jeune femme est assise, sur son lit relevé. Elle a de longs cheveux épais blonds des grands yeux bleus, elle sourit. La chambre fait environ vingt mètres carrés, sur les murs bleus pâles une photo très colorée de Bombay, et trois tirages en noir et blanc d'elle, avec le même sourire, tenant dans ses bras un bébé. A leurs côtés un homme, son air est plus sévère, sur les trois photos, son regard fixe l'objectif, et ses bras entourent cette jeune femme et l'enfant. L'espace de la chambre est presque entièrement occupé par une tente en plastique au centre de laquelle il y a le lit de la jeune femme. Les frontières de plastique et le mur, définissent un couloir de moins d'un mètre, qui va de la porte à la fenêtre. La jeune femme rit en expliquant qu'elle n'est pas sure de savoir comment elle s'organisera quand son enfant aura l'âge de pratiquer des activités périscolaires et qu'elle devra trouver du temps pour l'y accompagner. La jeune femme rit en expliquant qu'elle n'est pas sure de savoir comment elle s'organisera quand son enfant aura l'âge de pratiquer des activités périscolaires et qu'elle devra trouver du temps pour l'y accompagner. Deux fauteuils en plastique épais marron, l'un est assez imposant et peut s'incliner en trois parties, le dossier très haut avec un repose tête, l'assise large, et une retombée rembourrée sous les jambes. L'ossature est en acier chromée. Des rayons de soleil pénètrent dans la chambre, filtrés par le volet électriquement commandé par un boîtier à côté du lit. Ils font briller les chromes du gros fauteuil, ils font des reflets sur les retombées de la tente. et dans les cheveux de la jeune femme. Dans le couloir exigu entre le mur bleu et le mur transparent, un trépied chromé sur roulette avec un appareillage électronique et des diodes qui clignotent, d'où part un tube en plastique qui serpente jusqu'à la jeune femme. Elle se moque de son mari en racontant comment il s'entraîne dés aujourd'hui à lui prodiguer des soins qui seront des gestes acquis pour le jour où elle sera à ses côtés très vieille et grabataire. Sous l'espace de la tente, autour du lit, une télévision sur un pied chromé à roulettes, un poste radio k7 laser Disc sur un meuble à roulettes, une étagère en inox qui va d'un bout à l'autre de deux des montants de soutient de la tente en plastique, il ne reste presque pas de surface de carrelage libre autour du lit, peut être juste assez pour se tenir debout, mais pas assez pour se déplacer. Il est 12 heures 30, dans l'ascenseur qui retourne au Rez de chaussée un jeune homme parle de son grand-père, et dit qu'il ne connaît pas les causes de son décès, qu'il faudra qu'il demande à sa grand-mère. Il explique que toute son enfance il a été impressionné de côtoyer une personne d'un autre siècle, né en 1898, mort en 1995, à l'âge de 97 ans... Nathalie Reynaud |
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Samedi
17 novembre 2001. Esplanade du Palais des Sports, 19 heures 45. La foule rassemblée s'agrandit à chaque minute. Des gens joyeux arrivent par groupes de genres très différents:des très jeunes(8 ou 9 ans)en survêtements de sport bleu marine aux inscriptions d'un club corse :Porto-Vecchio ;des plus âgés avec des bérets rouges : Pays Basque, d'autres avec des bérets noirs, des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux, des"tout de cuir vêtus" avec des catogans, des babas à bicyclette. D'autres ont sur la tête, des casques de gaulois avec des cornes et de la fourrure et ils soufflent dans des trompettes. Un homme très grand, queue de cheval et crâne dégarni, brandit des petits papiers en criant :"Eh, tronche molle!si tu les veux tes billets, attrape les!" L'autre à qui il s'adresse rit et saute. L'ambiance est à la rigolade. Une femme tout de même s'inquiète:"Ils sont pas encore là!" "C'est pas l'heure!dit l'homme qui l'accompagne. Attends!" Deux camionnettes préparent des sandwiches et des kebbabs. Des vendeurs proposent des écharpes tricolores et des drapeaux français. Sur le côté des cars stationnent avec des origines diverses inscrites sur des pancartes apposées contre les vitres:Apt ,Dordogne, Salon, Cavaillon, Avignon, Toulon, Sarlat, une multitude de cars! 20heures 15. La foule se déplace, toujours joyeuse et excitée. Elle se partage en plusieurs files et chacun repère son entrée, son billet à la main. Deux ados disent à deux femmes qui s'avancent:"Allez! madame, vous nous donnez votre billet, on n'en a pas!" "çà va pas non!"répliquent-elles en riant! A l'intérieur, le stade se remplit. Sur la pelouse, les joueurs s'échauffent. La fanfare retentit. Les équipes se rangent, face aux tribunes. Les spectateurs se lèvent, fredonnent en chur, puis s'applaudissent. Le panneau d'affichage s'allume: Australie :0 France :0 Un ballon ovale est lancé sur le terrain. Le temps est doux. Christiane Milon |
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Vendredi
9 novembre 2001, 18h30. |
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