Les textes ....

 


2001 (11-12).

Vendredi 26 octobre 2001, 16h20.
Rue de la République.

Samedi 13 octobre 2001, 12h30.
Rue de La République, La Joliette.

Jeudi 11 octobre 2001, 11h05.
Service de pédopsychiatrie, Hôpital Sainte-Marguerite
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Mercredi 10 octobre 2001.
Place Jean Jaurès.

Dimanche 7 octobre 2001. 11h 30.
Quai des Belges.

Le 6 octobre 2001. 13h30.
Super Casino du 2ème.

5 octobre 2001, 17h 30.
Jarin du Pharo.

Vendredi 5 octobre 2001. 11 heures.
Derrière le portail de l'hôpital de la Conception - Entrée rue Saint-Pierre.

le 01.10.2001.
Notre Dame du mont, Bar du marché.


2001 (09).

2001 (08).

2001 (06).

2001 (05).

2001 (04).

2001 (03).

2001 (01-02).

2000...

     

Vendredi 26 octobre 2001, 16h20.
Rue de la République.

A un carrefour le feu passe au vert puis au rouge sans qu'aucune voiture ne bouge.
En stationnement, à cheval sur le trottoir sous le feu, dans une voiture blanche, les warnings allumés, un homme assis côté conducteur tapote son volant en ouvrant largement la bouche et en secouant la tête.
A sa gauche, sur la première voie de circulation, dans une Renault rouge, un autre homme la main collée à son oreille droite, parle tout seul pendant que sa main gauche fait de grands gestes à l'extérieur par la fenêtre ouverte. A côté sur la deuxième voie de circulation, dans une Audi blanche, une femme se mord les lèvres en approchant sa tête de son rétroviseur. Derrière la Renault rouge, un autre conducteur, met un index dans l'une de ses narines.
Derrière l'Audi blanche, une Ford aux vitres fumées...
Nathalie Eynaud

Samedi 13 octobre 2001, 12h30.
Rue de La République, La Joliette.

Les gens dans le bus regardent, les yeux écarquillés, à travers la vitre: Richard Bohringer marche en parlant avec son portable. Il est tout rouge en hurlant dans son appareil en plastique gris métallisé. Des passants le dévisagent et lui sourient, mais accélèrent le pas sur le regard noir que l'homme aux yeux verts leur lance.
Il entre dans "Les Caves de la République". Les gens s'attroupent devant la boutique et discutent : "Il est petit!", "Pas rigolo!", "Il a le même blouson que moi!"; "Il va acheter du champagne ou du whisky ?" - "Pas du coca, en tout cas !...". Rires.
Le bus 83 démarre et les conversations continuent entre les passagers : "Je suis déçue, dit la vielle dame en vert, on saura pas quoi il achète".
Armand Digénis


Jeudi 11 octobre 2001, 11h05.
Service de pédopsychiatrie, Hôpital Sainte-Marguerite.

Sur le chemin d'accès aux bâtiments principaux, on longe sur une quarantaine de mètres un grillage. De l'autre côté, des enfants jouent. Quatre petites filles sont accrochées au grillage et interpellent un passant.
- Monsieur! Monsieur! Venez nous délivrer.
- Il est vrai que ce grillage est beaucoup trop haut pour vous, répond il.
- On est en prison, c'est l'école à nous, envoi l'une des quatre gamines.
- Alors le moyen le plus sûr serait de vous envoler, leur préconise le passant.
- Mais! Monsieur! on n'a pas de zailes.
Stéphane Rigo
Mercredi 10 octobre 2001.
Place Jean Jaurès.

Cinq jeues filles remplissent l'espace d'un banc. Elles dardent leurs regards sur le jeune adossé à la barrière à deux mètres d'elles. L'une d'elles lui lance :
- Tu as raison de manger debout ton sandwich, c'est meilleur pour la digestion.
Fabienne

Dimanche 7 octobre 2001. 11h 30.
Quai des Belges.

Autour de la bouche de métro, parmi les passants, au milieu des flâneurs, des touristes et des acheteurs de poissons, à proximité des étals de pêcheurs, une voix masculine prononce avec joie et conviction les mots suivants :
- ça me rappelle Concarneau.
Pierre Grimal

Le 6 octobre 2001. 13h30.
Super Casino du 2ème.

Sur neuf caisses, seulement trois sont ouvertes et les files d'attente s'allongent généreusement à travers les rayons. Les ménagères trépignent en échangeant des commentaires :
- Avec le fric qui gagnent ils pourraient engager des caissières !
- Surtout le samedi.
Un petit garçon blond a ouvert un petit paquet de biscuits et grignote sous le regard sévère de sa mère en tailleur vert. Elle chuchote à sa voisine de queue :
- C'est bien, il va avoir fini le paquet avant qu'on arrive à la caisse.
- C'est toujours ça de pris. La musique ambiante diffuse un tube de Michèle Torr "Pourquoi pas moi ?" deux vigiles en costume bleu-marine viennent de coincer à la porte de sortie une femme qui était sur le point de sortir en oubliant de passer par la caisse avec un cabas rouge plein de choses.
Armand Digénis

5 octobre 2001, 17h 30.
Jardin du Pharo.

Une mouche trottine sur le parapet, dans la lumière bleue, des mouettes, sur l'onde froncée aux reflets rouges orangés, la barque tangue pon-pon-pon, seul à l'orizon le phare de Planier, la mouche s'est envolée...
Jean-Marie Mondini

Vendredi 5 octobre 2001. 11 heures.
Derrière le portail de l'hôpital de la Conception - Entrée rue Saint-Pierre.

Un pittbull en laisse avec un collier étrangleur passe devant une Fiat Panda garée près de la guérite de surveillance. Dans la petite voiture il y a quatre petits chiens. Au passage du pittbull, les quatre petits chiens se mettent à aboyer de leurs aboiements minuscules. Le son des aboiements minuscules parvient à l'extérieur assourdi par les fenêtres fermées de la petite voiture. A l'intérieur de la voiture, les quatre petits chiens bondissent dans tous les sens.
Pierre Grimal

le 01.10.2001.
Notre Dame du mont, Bar du marché.

Il fait un temps maussade, les terrasses des cafés sont fréquentées par intermittence. Il est 14 heures. Un trio se dirige vers une table ; un homme aux cheveux grisonnants recouverts d'un chapeau mou, un autre avec un ventre proéminent, et une femme, ses cheveux roux foncés rassemblés par une pince en plastique à motifs léopard sur l'arrière de son crâne. A la table qui les accueille, sont assis quatre personnes plus jeunes, qui se lèvent.
" Bonjour Claude " dit la femme à la pince qui marche en avant des deux autres personnes, au garçon debout dans le passage. Puis l'homme au chapeau mou, contourne la table et le groupe, et sert la main à tout le monde en demandant si Pierre et Alice vont bientôt arriver. L'homme au ventre rond s'adresse au garçon qui est debout derrière Claude et lui demande : " Max, tu veux bien rajouter une table à celle ci ? "
Max : " Manu tu peux m'aider ? "
Le groupe s'installe bruyamment, un serveur s'approche d'eux.
L'homme au chapeau mou interrompt la discussion qui s'est engagée entre Claude et la femme à la pince.
" Qu'est-ce que vous prendrez ? "

" Ah ! Les voilà. " Dit une jeune fille assise à gauche de Max, en désignant les deux jeunes gens qui leurs sourient. " Ca va les amoureux ? "
L'homme au chapeau mou : " On vous attendait ; Pierre, m'as- tu apporté la cassette ? "
" Salut Vanessa ! " Répond Pierre à la jeune fille qui les a vus en premier.
La femme à la pince : " On commence ? "
L'homme au gros ventre : " On voit les travaux les uns après les autres ; qui commence ? Claude ? "

On entend peu ce que dit Claude, la femme à la pince trouve qu'il parle dans sa barbe mais il n'en a pas.
Claude dit qu'il voudrait résumer la personne à l'ombre. L'homme au gros ventre dit qu'il devrait essayer d'aplatir les volumes et les masses. Et qu'il voit une disparition.
Claude répond doucement aux questions. Max encadre son nez avec ses doigts.

L'homme au chapeau mou : " Qui rêve de perdre son ombre ? "

Puis il demande une réponse à Claude et lui dit qu'il a lu le livre de l'homme qui avait perdu son ombre à cause du diable au XIXème siècle. Max dit qu'Alice fait une tête d'oiseau.
L'homme au gros ventre écrit sous un papier. Claude a fini de jacasser, il s'allume une clop.

Pierre dit qu'il a travaillé et parle de la mythologie et de Matisse. Puis explique qu'il met des parcelles d'images médicales, et qu'il veut un regard pour avoir un point de vue. L'homme au gros ventre dit qu'il voudrait des optiques pour percevoir le monde. La femme à la pince dit qu'elle voit beaucoup de sérieux la dedans mais qu'elle trouve qu'aux trois quarts la vidéo ne supporte pas les images, et demande à Pierre s'il est présent aux questions. Puis elle dit qu'elle souhaiterait tout transformer, surtout les formes.
" Là, je mets des trucs à l'envers. Il y a le squelette, les muscles et la peau pour comprendre plus. " Dit Pierre.
" Je m'inquiète pour les moustaches des brigades du tigre. " Dit Manu ; et elle chante.

La femme à la pince dit qu'elle trouve que Pierre est un individu qui traverse les écrans et qu'il veut faire un bricolage insensé. Et l'homme au gros ventre dit qu'il a des diagnostiques d'images qu'il trouve peu convainquants. Et l'homme au chapeau mou, qu'au fond il y a trop d'images.

Des "chut ! " Fusent.

L'homme au chapeau mou est debout, il met les mains sur ses hanches.
L'homme au gros ventre dit qu'il veut que tout le monde arrête de pousser les chaises et il frappe la table avec son stylo. Puis il se met à feuilleter des pages qui se reflètent dans ses lunettes.
Claude marmonne quelque chose en mettant sa main devant ses yeux.
L'homme debout au chapeau mou dit qu'il en a marre d'être assis.

15 heures 32 minutes 25 secondes : Personne ne parle.

L'homme au gros ventre souri, il lui manque une dent.
L'homme au chapeau mou souri aussi, il lui manque une chaise.
Nathalie Reynaud

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